Date de la machine : 01.1961
Origine de la machine : Suisse
Pays d'achat : France
N° de série: 0731
Puissance : 600 + 200 W
Chaudière fermée, retour du levier manuel
Dimension du tamper : 49 mm
1 filtre 2T


     




Parfois on cherche sans chercher ou on trouve sans le vouloir.
Si un jour je me suis retrouvé à vouloir acheter cette petite machine de type europiccola,
c'est parce que Gary Seeman
m'avait convaincu de trouver une machine de ce genre mais d'avant 1973.
Selon lui les machines de ces années ont l'avantage d'une meilleure construction avec des matériaux plus nobles,
enfin pour le moins d'une qualité globalement supérieure notamment en raison
d'une cloche  à l'intérieur de la tête du groupe et qui vient enserrer le piston de son doux laiton.

Je dois avouer qu'à la première vue de la machine je n'étais qu'à moitié emballé.




Même si je reconnaissais une mythique Olympia, celle-ci était des plus anciennes, sans  niveau d'eau.
Pour couronner le tout, aucune idée de savoir si l'élément chauffant était bon et il manquait  porte-filtre et filtre à cette machine.
Je demandais à Francesco ce qu'il pensait des chances de trouver assez facilement un porte-filtre, ce à quoi il me répondait de ne pas perdre de temps pour acquérir cette rareté. Pour les éléments manquants, on aurait bien le temps d'envisager une solution.
Solution qui est l'évidence même de trouver un modèle similaire et beaucoup plus facilement trouvable comme une europiccola.
Enfin évident...évident avec de la patience tout de même.



Un écueil supplémentaire se faisait jour.
La boutique de brocante refusait d'expédier l'objet convoité et celle-ci se trouvait à plus de 400 km de chez moi, du côté de Lyon.
Je suis toujours surpris de voir des boutiques proposant des articles sur le net,
 proposant même de réserver et acheter des objets en ligne, mais qui refusent d'expédier les dits objets.
Mystère.

Je réfléchissais rapidement aux personnes sympas (et résidant dans le secteur de la boutique) que j'ai pu croiser sur les forums de café et
me rappelai d'Hugues (H@R) que je contactais prestement.
Et effectivement il est aussi sympa camouflé derrière un pseudo que dans la vraie vie (au téléphone quoi)

Dès le lendemain il effectuait le trajet nécessaire pour récupérer l'olympia.




Un très grand merci à Hugues.










Bien sûr elle ressemble à s'y méprendre avec une europiccola de même époque,
si ce n'est son logo devant mais aussi ces deux gros interrupteurs sur le côté.
Et on n'a pas encore vu le dessous..!





Je ne prête pas encore attention au-dessous du groupe. Je m'assure seulement que la douchette est bien là,
mais ne connais pas encore la surprise réservée.





Alors ce fameux N° 0731 si l'on en croit les supputations de Francesco, ce numéro serait donc le 731ème groupe/chaudière fabriqué par pavoni.
Pavoni aurait utilisé une seule et même série de numéros pour ses machines ainsi que pour celles d'autres marques, comme cette olympia justement.
On commence à remonter loin et s'approcher des tout premiers modèles.
On notera au passage, le soin apporté à la semelle de dessous qui tranche avec les semelles de caoutchouc Pavoni.
Néanmoins, noter en dessous de la machine le message de mise en garde concernant l'eau, alors que l'on rempli la chaudière par le dessus. Hum..
Mais qui regarde en dessous de ses appareils électroménagers avant utilisation ? les Suisses ?
Ca me laisse perplexe et amusé.



Supputations  qui sembleraient se confirmer par la date gravée sur l'élément chauffant qui est de 01.1961.
Date du début de la commercialisation des La pavoni.
Tout cela semble cohérent.




Les premières surprises apparaissent.
La meilleure étant que jusqu'à preuve du contraire cela fait de cette machine, l'Olympia Cremina la plus ancienne au monde connue !
Pour le reste des surprises, c'est moins festif.




Sur ces premières machines, une cloche de laiton était vissée à l'intérieur du groupe et la douchette inamovible.
Il était nécessaire de dévisser cette cloche à l'aide de deux petits trous situés au fond de la gorge.
Trous dissimulés par le joint de groupe,
 quand celui-ci est en place, afin de pouvoir accéder au piston et donc aux joints de piston.
Je dois reconnaitre que l'opération n'est pas des plus aisées, d'autant qu'il n'existe pas dans le commerce d'outils spécifiques,
 
mais absolument nécessaire pour l'entretien.

Sur cette machine un génial bricolo qui après avoir littéralement explosé les trous au marteau et au burin, j'imagine,
et ne voyant pas ses efforts récompensés, a tout simplement découpé au chalumeau la douchette...puis l'a ressoudé!



Olympia outragée. Olympia brisée. Olympia martyrisée..si j'osais.



à suivre...