Date de la machine : années 50 à 70 (?)
Origine de la machine : France

Pays d'achat : France
N° de série : 257 (?)
Puissance : A Gaz

Chaudière fermée,
retour du levier par ressort
Dimension du tamper: 58 mm
2 filtres 2T, 2 filtres 1T
     





Alors que  la reneka est en attente de redressage de la base du groupe, j'avais envie de mettre en route une Pro à levier.
Mais laquelle ?
Oh il y a bien des machines qui me font de l'oeil, mais pour en trouver une de renommée et à prix correct il faut se lever de bonne heure. J'étais à deux doigts d'acquérir une antique conti assez originale et elle m'est passée sous le nez. L'argument financier de l'autre acheteur l'ayant emporté sur mon argumentaire amoureux des machines, mais vraiment je ne suis pas passé bien loin.
Par ailleurs, quelque temps auparavant j'avais découvert cet engin sur Le site bien connu de petites annonces, dans un recoin du dit site et avec une accroche des plus vagues. Fallait vraiment ouvrir l'oeil pour la voir/l'avoir.  Je n'étais pas chaud à l'idée d'acquérir cette machine inconnue sans historique et pour tout dire au look pas vraiment engageant d'après la photo.
J'étais pourtant en contact avec le vendeur et j'avais réussi à obtenir quelques photos supplémentaires.
Tout y était, porte-filtre, douchette et plusieurs filtres. Alors pour combler mon amertume d'avoir raté la conti, j'ai accepté l'offre.
Il faut dire que le prix était  raisonnable, le vendeur super sympa au téléphone et grosse cerise sur le gâteau la machine se trouvait en région Parisienne proche d'une ville ou un ami proche de chez moi se rend la semaine pour y travailler.
Il m'a ainsi ramené la machine m'épargnant les angoisses dues aux transporteurs parfois peu délicats
et me faisant aussi économiser quelques deniers non négligeables vus le poids de la bête.











Voilà la photo de l'annonce.
Peu engageant n'est ce pas ?

















J'ai ainsi récupéré la machine un soir de septembre chez mon ami et nous l'avons chargé à deux dans mon coffre.
Celui-ci m'a dit "elle est pas mal lourde ta vieillerie"
Arrivée à la maison je ne sais pas encore ce qui m'attend au niveau du poids. Incroyable!
j'ai monté les deux étages et j'ai cru que mon coeur allait exploser.
J'ai mis une plombe à récupérer. C'était du solide à l'époque.




Comme Mme n'était pas au courant, je l'ai planqué tant bien que mal sur le balcon dans un  petit coin.
On peut déjà apprécier (ou pas) le dos assez yéyé et le retour du flanc sur le derrière pas commun.
Là ou ce genre de découverte prend un tour magique, c'est quand vous découvrez sous la crasse
 une belle endormie qui n'attendait que votre passage pour s'offrir à vous.
Ca aurait pu être n'importe qui, mais un seul à la fois.
Ce fut moi, hé hé hé.

Comme à mon habitude toujours un petit coup de propre sur la carcasse, pour vérifier l'état des chromes/inox etc.
et pour donner du coeur à l'ouvrage.
Je n'ai pas été déçu. Le dos est resté somptueux par contre, comme bien souvent, la façade a subi les attaques des éponges à récurer.



C'est amusant, plus elles sont grosses plus elles sont faciles à démonter. Quelques vis par-ci par-là et le tour est joué.







Peinte de partout Depuis quand l'aiguille est-elle figée ainsi ? Le big tampon de protection devant le levier. Celui du derrière est complétement "bouffé"


A la fois sale et propre, finalement après toutes ces années.

J'étais donc intrigué de la marque de cette machine et en postant sur "Home Barista" quelqu'un a fait le lien avec une certaine "Regina" . Non ce n'est pas une/un habituée du bois de Boulogne, mais tout simplement une machine qui avait été en vente à un moment sur ebay.fr d'un modèle inconnu et dont il avait conservé une image. Le groupe est rigoureusement identique !
Par ailleurs Andrea de Planet Café postait des images de cafetières de la marque Vassal (et oui)
et de ses dates d'existences, à savoir 1932/1977.
Pour finir, Thomas reste bouche-bée devant ma machine, lui même possédant une machine de marque "Lépine" (toujours rien à voir avec le bois de B.) pour laquelle il mène une quête d'informations depuis plusieurs mois. En effet il n'y a aucune trace tangible de l'existence de cette marque, par contre elle possède une fois encore rigoureusement le même groupe/levier.




La Vassal
Seul exemplaire connu.
La Régina
Seul exemplaire connu.
La Lépine
2/3 exemplaires connus





Nous voilà avec trois machines de marques différentes et  inconnues ou presque,
mais qui ont toutes les trois le même groupe/levier !!??

C'est amusant parce qu'à partir d'un élément nouveau pour thomas, ça ne fait qu'épaissir le mystère de ces machines.
D'ou viennent-elles réellement et comment s'est organisé la fabrication et la  distribution de ces groupes et par qui ?

Bon en attendant les réponses, je continue mon démontage.



Les flancs sont vraiment dans un état lamentable et après avoir remis l'inox en mode brillance,
il me reste à nettoyer la barre de décoration. Elle a tout de même souffert de la chaleur du gaz.
Ensuite démontage du groupe et de la partie piston/ressort.






Je crois que je ne connais pas grand chose de plus dé-gueu-lasse que
cette huile de café macérée/incrustée depuis des lustres sur les ressorts et pistons.



Le démontage du ressort est toujours un exercice périlleux, mais nécessaire afin de bien nettoyer les entrailles du groupe.





La cuve elle, elle est de toute beauté...bon je m'emballe. Pas encore belle, mais bientôt elle le sera.
J'ai été très prudent avec les boulons, je sais que certains ont eu des soucis avec ce genre de démontage.




Mais surprise à l'intérieur! Déjà il y a de l'eau, claire!? environ 1 litre.
J'aurais peut-être dû la conserver pour pouvoir dater la machine.
Et surtout un amas, un conglomérat de minéraux au fond de la cuve et pas qu'un peu.
J'ai bien dû sortir 2 à 3 kilos de ces cailloux.



Sous la crasse, le cuivre.
J'ai seulement retiré la couche salissante et collante pour pouvoir manipuler la cuve.
Avant sablage.


Un p'tit coup juste pour voir ce que ça va donner.





Le gros joint de cuve et le tuyau plongeur
 qui amène l'eau en cuve.


La cuve, le couvercle, la tuyauterie, le protège tube de verre et le mano ont été peints, mais POURQUOI?











Le dessus est irrécupérable, des années de tasses posées dessus certainement.
Alors en attendant de pouvoir lui offrir un chromage digne de ce nom,
un petit tout de passe-passe avec un autocollant d'aspect chrome.





Le soucis avec les achats sur internet c'est qu'on ne peut pas voir la nature exacte de ce que l'on achète.
Et là, même si la feuille autocollante est vraiment bluffante, j'ai choisi un modèle avec effet granuleux...ça aurait pu être mieux.



Mais vu dans son ensemble l'aspect
est assez convaincant.
j'ai passé un petit coup de disque de coton en façade,
la machine commence à revivre.


Redémontage complet (oui j'aime ça !) pour mise en peinture du chassis








Sur le côté droit L'Indice le Seul

Alors, est-ce son année de fabrication de février 1957 ou son N° de série ?


Méli-mélo de tuyaux.

Le logo, que j'adore plus un blason qui semble bien d'origine. Va t-il nous aider à trouver des indices plus complet sur cette machine ?


Les tirettes eau/pression démontées Le groupe à côté de celui de la reneka la couleur au dos du logo.







La carcasse brillante est faite ou presque, le chassis est peint, il va falloir songer aux côtés.
En attendant j'ai reçu mes roulements à billes et je vais pouvoir remonter mon levier.




Le roulement de l'axe central d'origine était de dimension inconnue, alors j'ai dû ruser en y mettant trois petits roulements. impec!


L'axe central est bloqué par une goupille.





Les deux roulements de chaque côté, prêts à servir.

Petite coquetterie, j'ai conservé les disques extérieurs d'origine de protection en laiton.



Ok! ça a l'air opérationnel.





Il est temps de passer à la peinture,
le décapage est réalisé.


J'ai essayé de trouver un bleu se
rapprochant du bleu du logo.







Réception de la visserie en inox etdécoupe des joints de cuve et de groupe.
Le montage à "blanc" était sympa, mais il faut bien continuer l'oeuvre.

La cuve et son flasque pour commencer.











Le flasque aussi est propre et est percé pour accueillir la résistance.




Résistance qu'on m'avait annoncé quelques centimètres plus longue...satané vendeur..


Il faudra être hyper vigilent concernant le niveau d'eau en cuve.


Et d'autres petits trucs qui brillent.



Les joints



Et je ré-assemble, pour voir, avant la pose de la protection thermique en armaflex.












Pas mal du tout, allez zou! au chaud..




Je m'occupe du groupe et de sa mise à niveau ainsi que de l'installation du pressostat "Sirai" un peu à l'emporte pièce, certes.



Système "D" pour remplir la cuve à l'aide d'un pulvérisateur et ça fonctionne impec! youpi!
le niveau d'eau est visible et je peux mettre en chauffe.

Non sans appréhension tout de même. C'est la première pro que je chauffe ainsi.



Non seulement ça fuit, mais le manomètre n'a visiblement pas tellement apprécié la remise en route.



Un peu de téflon sous les joints de piston, un nouveau Manomètre que m'a envoyé l'irremplaçable Geoffrey et
un peu de soucis au niveau raccord existant et nouveau mano.






J'ai appris aussi qu'il était mieux de rendre le fourreau plus accueillant





Je m'amuse à lui mettre une petite lumière dont on peut changer la couleur, l'intensité etc. mais finalement je ne garderai que l'éclairage du niveau, par sécurité de lecture. Pour le reste je trouve que c'est ostentatoire.




La machine est pour ainsi dire terminée. Elle fuit encore un peu et il serait judicieux de lui faire refaire sa façade.








Ca restera pour moi une sacrée aventure, ma première pro remise en état (bon enfin presque) d'une machine unique jusqu'à preuve du contraire et qui aura amenée pas mal de questionnements  sur la production de l'époque.


Et voici une de ses toutes premières extractions de cette Vassal qui a repris vie.